Leadership de l’UE en matière d’IA digne de confiance: garde-fous, innovation et gouvernance

Publié par Thierry Breton, Commissaire européen pour le marché intérieur chez European Commission

Comme indiqué dans la lettre d’intention sur l’état de l’Union de la présidente von der Leyen, l’Europe devrait diriger les efforts mondiaux en matière d’intelligence artificielle, guider l’innovation, mettre en place des garde-fous et développer la gouvernance mondiale.

Tout d’abord, en ce qui concerne l’innovation: nous lancerons l’initiative européenne en faveur des jeunes entreprises dans le domaine de l’IA, en tirant parti de l’un des plus grands atouts de l’Europe: son infrastructure publique de calcul à haute performance. Nous identifierons les start-ups européennes les plus prometteuses en IA et leur donnerons accès à notre capacité de calcul intensif.

Je l’ai déjà dit : l’IA est une combinaison de données, d’informatique et d’algorithmes. Pour former et affiner les modèles de base les plus avancés, les développeurs ont besoin de grandes quantités de puissance de calcul.

L’Europe est un leader mondial du calcul intensif grâce à son entreprise commune européenne de calcul à haute performance (EuroHPC). Bientôt, l’Europe disposera de ses premiers supercalculateurs exascale, JUPITER en Allemagne et JULES VERNE en France (capable d’effectuer un quintillion -soit un milliard de milliards- de calculs par seconde), en plus de divers supercalculateurs existants (tels que LEONARDO en Italie et LUMI en Finlande).

L’accès à l’infrastructure européenne de calcul intensif aidera les start-ups à réduire le temps de formation pour leurs nouveaux modèles d’IA de plusieurs mois ou années à quelques jours ou semaines. Et cela les aidera à diriger le développement et la mise à l’échelle de l’IA de manière responsable et conforme aux valeurs européennes.

Cela va de pair avec nos efforts plus larges pour soutenir l’innovation en matière d’IA tout au long de la chaîne de valeur, des start-ups d’IA à toutes les entreprises utilisant les technologies de l’IA dans leurs écosystèmes industriels. Il s’agit notamment de nos installations d’essai et d’expérimentation pour l’IA (lancées en janvier 2023), de nos pôles d’innovation numérique, du développement de bacs à sable réglementaires dans le cadre de la législation sur l’IA, de notre soutien au partenariat européen sur l’IA , les données et la robotique et de la recherche de pointe soutenue par HorizonEurope.

Deuxièmement, des garde-fous pour l’IA: l’Europe a été la pionnière de règles claires pour les systèmes d’IA grâce à la loi européenne sur l’IA, le premier cadre réglementaire complet au monde pour l’IA. Mes équipes travaillent en étroite collaboration avec le Parlement et le Conseil pour soutenir l’adoption rapide de la législation européenne sur l’IA. Cela donnera confiance aux citoyens et aux entreprises dans l’IA développée en Europe, sachant qu’elle est sûre et respecte les droits fondamentaux et les valeurs européennes. Et il sert d’inspiration pour les règles et principes mondiaux pour une IA digne de confiance.

Comme l’a rappelé la présidente von der Leyen, nous élaborons un pacte sur l’IA qui réunira les entreprises d’IA, les aidera à se préparer à la mise en œuvre de la loi européenne sur l’IA et les encouragera à s’engager volontairement à appliquer les principes de la loi avant sa date d’applicabilité.

Troisièmement, la gouvernance: avec la loi sur l’IA et le plan coordonné sur l’IA, nous travaillons à la mise en place d’un cadre de gouvernance de l’IA, qui peut être un centre d’expertise, en particulier sur les modèles de grandes fondations, et promouvoir la coopération, non seulement entre les États membres, mais aussi au niveau international.

Lors de l’élaboration de la gouvernance de l’IA, nous devons garantir la participation de tous – non seulement des grandes technologies, mais aussi des start-ups, des entreprises utilisant l’IA dans nos écosystèmes industriels, des consommateurs, des ONG, des experts universitaires et des décideurs politiques. C’est pourquoi je convoquerai en novembre l’Assemblée de l’Alliance européenne pour l’IA, qui réunira toutes ces parties prenantes.

Nous devons promouvoir notre approche inclusive de l’IA digne de confiance au niveau mondial. La proposition de la présidente von der Leyen de créer un groupe intergouvernemental sur l’IA – similaire au GIEC – est un appel clair à l’action.

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