Pour avoir réfléchi à l’écologie du citoyen depuis près d’un demi-siècle, il paraît indispensable de souligner la nouvelle donne à laquelle nous sommes confrontés, pour qu’elle ne soit pas occultée en 2017.
Comme l’a très bien souligné Edgard Morin, nous ne sommes pas en crise, mais en métamorphose, avec un scénario qui rend caduque ce que nous avons connu lors des crises économiques et sociales de 1873 ou 1929 notamment.
Aujourd’hui, il est évident pour tous que la grande majorité des ressources de la terre ne sont pas inépuisables. Dès lors, en regard de la mondialisation, des attentes et des appétits, il est impératif de proposer un autre modèle à partir de postulats simples et compréhensibles par tous, à savoir :
- Le globe terrestre n’est pas extensible, même si nous venons de découvrir une exoplanète, Proxima B, qui serait “fréquentable” et/ou les extras terrestres refont surface !
- La population mondiale croit sous le double effet de la natalité et de l’espérance de vie
- Les ressources fossiles, ces biens communs, s’épuisent jusque et y compris les terres riches et rares.
- L’anthropocène n’est pas un mythe et la biodiversité en souffre.
Cela est incontestable, nous sommes donc face à une équation ou il n’y a aucune inconnue. Les citoyens acteurs ont tous une responsabilité environnementale, et ceux qui prétendent à une haute responsabilité doivent plus que tous y penser !
Ainsi, si nous ne pouvons plus extraire sans compter, jeter sans recycler, ou éliminer des déchets toxiques, nous devons repenser toutes nos consommations et notre appétit de croissance.
En d’autres termes, nous devons revisiter notre fonctionnement économique et montrer comment des comportements modifiés, tirés en particulier des circuits courts et de l’économie circulaire sont de nature à forger un autre ADN à la notion de valeur. Il s’agit simplement d’admettre et de dire qu’une économie empreinte de la conscience de la terre est indispensable, souhaitable et surtout possible, sans nuire à la croissance et aux emplois.
Cela ne passe en aucun cas par les gesticulations de certains écologistes, regardés comme punitifs ou adeptes de la décroissance. Cela demande par contre un soutien sans faille, au niveau mondial et européen en particulier, à toutes les formes d’écologie entrepreneuriale, et à toutes les initiatives individuelles ou collectives qui privilégient les énergies nouvelles, le recyclage des déchets et toutes autres formes d’utilisation lucide de la ressource.
Ce soutien sans faille commande des politiques publiques de simplification des procédures, implique des crédits fléchés des grands fonds européens et une nouvelle approche de la mesure de performance des entités. Il est des apports immatériels au bien-être commun qui mériteraient une autre considération collective. Une telle orientation est sans doute à moyen terme un des éléments de réponse de nature à fixer les réfugiés climatiques, économiques, voire politiques, éliminant ainsi les pressions humanitaires.
Un projet politique 2017/2022, bâti avec de tels pré-requis n’est pas incompatible avec les attentes d’emplois, de croissance et de mieux vivre au contraire.dans tous les domaines, cette nouvelle typologie de comportement va émoustiller la recherche et l’innovation, justifier les “clusters” et l’aide a nos universités.
Cela va conduire à de nouvelles formes de solidarités de proximité, au collaboratif et au partage et donner aux entreprises une occasion formidable de montrer que la RSE n’est pas qu’un sigle à la mode. L’indispensable croissance passe en effet par des entreprises actrices dans leur cercle qui mériteront la confiance accordée.