La construction européenne ne s’oppose pas aux États-nations européens c’est une illusion de s’être imaginé que disparaîtraient, avec l’Union Européenne, le sentiment national, l’attachement à son histoire, à sa culture, à sa langue et à la géographie de sa patrie.
La construction européenne en revanche favorise leur existence dans une période d’affaiblissement brutal de leur masse et de leur influence dans l’espace mondial.
Car la confrontation entre puissances est de retour.
Chine, USA, Russie, Turquie, Pays du Golfe et l’Inde
l’Europe est redevenue un carrefour de rivalités planétaires. Maillon faible de la compétition mondiale, l’Europe risque d’en être à nouveau la victime expiatoire.
« il y a urgence à faire de notre Union, une Europe nouvelle, solidaire, puissance libre, indépendante et souveraine, dans les domaines que les nations lui auront confiés. »
Alain Terrenoire discours de Strasbourg 2020
Heureusement les États-nations d’Europe ont rompu avec la tradition nationaliste et guerrière pluriséculaire qui les avait pour partie constitués.
Ce changement de paradigme a laissé ouverte la question de puissance.
Par la construction européenne, les États-membres se placent tous sur un pied d’égale dignité et d’égalité juridique. Dans cette communauté d’égaux, la coopération, la négociation et l’interdépendance ont pris le pas sur le rapport de force.
On y admet pourtant qu’il y a en son sein des États plus grands que d’autres.
Cette tension entre héritage géopolitique de l’Europe du concert des nations et géopolitique de la construction européenne est particulièrement à l’œuvre dans la situation des deux “grands États” de l’UE (Allemagne, France)
Avec le brexit , le Royaume uni disparaît du paysage ,et pourtant …
Qu’est devenu cet héritage de la puissance dans la construction européenne ?
La peine qu’ont les Européens à peser sur les orientations de l’espace mondial ne remet pas en cause cette préférence européenne pour la norme, mais la capacité de celle-ci à donner aux Européens le pouvoir d’être une puissance mondiale.
D’être collectivement ce qu’ils furent désunis, et en guerre formidablement meurtrières et, parfois, barbares.
Alain Terrenoire a formulé des propositions concrètes devant le Conseil de Présidence pour que l’Union Paneuropéenne présente aux vingt-sept gouvernements, au Parlement Européen et aux parlements nationaux des propositions pour renforcer la légitimité démocratique de l’Union et l’efficacité de sa gouvernance, avec la prise en compte des spécificités nationales. Construction originale, l’Union Européenne fonctionne déjà en confédération pour certaines compétences et en fédération pour d’autres.
Ne tardons pas. Cette nouvelle gouvernance doit rapidement être en mesure de parler au nom de l’Union tout entière. Les circonstances l’exigent.
Et la France ?
la France n’est plus le danseur étoile de la troupe européenne qu’elle fut depuis le début des années 1950. Il y eu un long, un très long moment français de la construction européenne.
Elle le fut d’autant plus que les élites françaises, avec le soutien tacite de la grande majorité du peuple français, assignait à ce projet européen une mission mondiale que la France, “puissance moyenne à vocation mondiale”, n’était plus du tout en mesure de porter seule. On peut donc dire que la France, pour des raisons qui ont évolué avec le temps et les alternances politiques, a voulu le leadership européen. Et elle l’a eu.
Mais, dans une Europe d’aujourd’hui l’argument d’autorité ou d’antériorité ne suffit plus à fonder l’exercice du leadership ou de l’influence interne. Ceux-ci se fondent sur la conviction et la capacité à rassembler des majorités et des coalitions de projets autour d’une vision.
C’est le message porté par Paneurope France
Une Europe qui parle au coeur des européens.
Qui s’occupe des souffrances et des misères humaines, de la pauvreté et des inégalités sociales.
« Qui ait une ambition collective, un état d’esprit, une solidarité partagée, à l’écoute de son âme, en fidélité à ses origines humanistes et spirituelles »