Le 18 mai 2020
Paris et Berlin ont proposé lundi 18 mai la création d’un fonds de relance pour aider l’Union européenne à surmonter la crise historique engendrée par le coronavirus, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne.
Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont “tissé les contours de leur vision commune de l’Europe qui se relève de la crise sanitaire, via la création d’un fonds de relance de 500 milliards d’euros sous forme d’une réelle solidarité envers les pays les plus touchés par la crise sanitaire”
Paris et Berlin proposent que ce soutien soit financé par des emprunts de la Commission sur les marchés “au nom de l’UE”. L’argent sera ensuite reversé en “dépenses budgétaires” aux pays européens et “aux secteurs et régions les plus touchés il s’agira de “dotations” directes aux pays les plus touchés.
Est-ce la fin de la “léthargie du couple franco-allemand” et de certains “tabous » ?
C’est en tout cas un pas inédit vers une mutualisation de la dette au niveau européen, à laquelle Berlin mais aussi des pays de l’Europe du Nord ont longtemps été hostiles.
“Si les autres pays membres acceptent le plan franco-allemand, cela marquera une étape majeure vers une Europe plus unifiée et ce sera le signe que la pandémie peut avoir pour effet de resserrer le bloc plutôt que de le faire éclater.” rappelle Steven Erlanger, correspondant du New York Times à Bruxelles
“Pour Berlin et Paris : assez de marchandage, il faut agir. La formation de camps au Nord et au Sud paralysait l’Europe.
Emmanuel Macron et Angela Merkel ne pouvaient plus continuer à se cacher derrière Rome ou La Haye”, analyse-t-il. Paris et Berlin “ont changé la situation : leur puissante alliance au milieu de l’UE met désormais les autres membres sous pression.”
Si l’accord franco-allemand marque “une percée majeure”, il doit encore être “approuvé par la totalité des membres de l’UE, un processus qui promet d’être tortueux”, note Politico. “Certains pays comme l’Autriche, les Pays-Bas et la Finlande, qui partagent avec l’Allemagne une tradition de parcimonie, risquent d’émettre des réserves voire de s’opposer au plan.”