Par Les Echos
Publié le 31 juil. 2020 à 11h49Mis à jour le 31 juil. 2020 à 13h26
La zone euro a enregistré au cours du deuxième trimestre une chute de 12,1 % de son PIB (et de 11,9 % pour l’ensemble de l’UE) du fait des mesures mises en oeuvre pour freiner la pandémie de coronavirus. Le recul le plus marqué est en Espagne, à -18,5 %, contre -10,1 % en Allemagne.
Les chiffres des effets des confinements dus à la pandémie de Covid-19 sur les économies européennes au deuxième trimestre se sont égrenés de manière désastreuse ce vendredi matin.
Très attendus, les chiffres des effets des confinements dus à la pandémie de Covid-19 sur les économies européennes au deuxième trimestre se sont égrenés de manière désastreuse ce vendredi matin. Ils sont tous négativement « historiques ».
La zone euro a enregistré entre avril et juin un plongeon sans précédent de 12,1 % de son PIB (et de 11,9 % pour l’ensemble de l’UE) du fait des mesures drastiques mise en oeuvre pour freiner la pandémie de coronavirus, a annoncé vendredi l’Office européen de statistiques. Au cours du premier trimestre de l’année, soit au tout début des mesures de confinement, le PIB avait déjà diminué de 3,6 % dans la zone euro. Par rapport au deuxième trimestre de l’an dernier, le PIB a ainsi chuté de 15 %.
Il s’agit « de loin » du recul le plus important depuis le début de la publication de « séries temporelles en 1995 », souligne Eurostat, qui précise que cette estimation « préliminaire » est basée « sur des sources de données incomplètes » et fera l’objet de révisions. Ces résultats sont toutefois en ligne avec les prévisions des économistes, qui tablaient sur une contraction de 12,0 % d’un trimestre à l’autre et de 14,5 % sur un an.
L’Union européenne affronte la pire crise économique de son histoire
La Commission européenne, qui avait prévenu début juillet que les effets économiques de la pandémie seraient « dévastateurs » pour la zone euro, anticipe désormais une récession sans précédent et pire qu’attendue en 2020 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique, et donc une reprise assez lente : -8,7 % en 2020 (comme la BCE), avant un rebond en 2021 (+6,1 %). Plus pessimiste, le Fonds monétaire international prévoit de son côté -10,2% cette année. L’activité a commencé à reprendre « vers la fin avril, début mai », « mais il ne s’agit là que d’une amélioration mécanique grâce à la réouverture des magasins et des usines », souligne Bert Colijn, économiste chez ING.
L’Espagne à la peine
L’Insee avait peu avant publié ses données pour la France : une chute du PIB de 13,8 % par rapport au trimestre précédent, un plongeon d’une ampleur jamais enregistrée par l’institut de statistiques. Effondrement encore plus impressionnant en Espagne , qui atteint -18,5 %, selon INE. L’Italie s’en sort quant à elle légèrement mieux, à -12,4 %, a constaté l’Istat, alors que l’Allemagne, moteur économique de l’Europe, avait annoncé dès jeudi la plus forte contraction trimestrielle de son PIB depuis 1970 , à -10,1 %. D’autres pays, dont les statistiques sont disponibles, ont connu des évolutions similaires : -14,1 % au Portugal, -10,7 % en Autriche, et -12,2 % en Belgique.
L’inflation en zone euro continue d’accélérer
L’inflation a continué d’accélérer dans la zone euro au mois de juillet, à +0,4%, selon les normes harmonisées européennes (IPCH), après +0,3% en juin et +0,1% en mai, alors que les experts attendaient une hausse des prix de 0,2%. Une évolution qui conforte la Banque centrale européenne (BCE), qui exclut un scénario déflationniste dans l’union monétaire malgré les effets de la crise du coronavirus.