Discours de Alain Terrenoire
Samedi 27 janvier 2024 – Skopje
Cher Président,
Cher Andrej Lepavcov,
Chers amis Paneuropéens,
Trente trois ans après son indépendance, vingt ans après avoir déposé sa candidature à l’Union Européenne, Yes, “the sun, too, is a star.”
Oui, la République de Macédoine aurait dû, depuis longtemps déjà, intégrer l’Union Européenne.
Il y a quelques jours, j’ai accompagné l’un de mes petit-fils, âgé de 8 ans, au musée de la Première guerre mondiale, à Paris.
En revenant de cette visite, je lui ai dit qu’une grande partie de l’Europe avait été morcelée à l’issue de cette guerre meurtrière et que je me rendrai bientôt à Skopje, capitale de la Macédoine. Ce pays, ai-je ajouté, fut au cœur des conflits dans les Balkans, au Sud-Est de l’Europe. S’agissant d’un des plus anciens territoires du vieux continent, qui fut celui d’Alexandre le Grand, la Macédoine témoigne aujourd’hui, autant de notre civilisation commune que de ses complexités.
Par la voix de Otto de Habsbourg, puis par la mienne, l’Union Paneuropéenne a toujours été à vos côtés pour soutenir votre légitime demande d’adhésion.
Il y a longtemps que le processus d’intégration, via l’acquit communautaire, est devenu inadapté aux évolutions du contexte géopolitique et aux ingérences extérieures, hostiles à l’Europe.
Comme il est urgent de fixer, définitivement, les frontières extérieures de l’Union Européenne.
Aux 27 Etats membres de l’UE, s’ajoutent tous les pays géographiquement, historiquement et culturellement européens. La Biélorussie pourrait aussi la rejoindre quand son peuple aura démocratiquement choisi de se libérer de l’emprise russe.
J’ai toujours souhaité que la pleine appartenance à l’Union s’effectue par des étapes successives, sans attendre le complet respect de tous les critères d’adhésion. Ce processus permettrait d’associer les gouvernements des pays candidats à certaines politiques européennes, notamment à la politique étrangère et de sécurité commune.
Commencé il y a un demi siècle, quand l’Europe était coupée en deux par le rideau de fer, son élargissement aurait dû se réaliser beaucoup plus rapidement après l’effondrement de l’URSS et la fin des guerres dans l’ex-Yougoslavie.
Si les élargissements s’étaient effectués avec son approfondissement et la consolidation de sa gouvernance, l’Union aurait pu mieux organiser ce qui relève de ses compétences communes et des domaines de la subsidiarité.
Maintenant, notre situation géopolitique ne nous permet plus d’attendre.
Depuis deux ans, il y a de nouveau la guerre en Europe.
C’est une guerre contre les libertés démocratiques et contre l’Etat de droit.
C’est une guerre contre l’Union Européenne et son attractivité pour les peuples soumis à la propagande des systèmes totalitaires.
Nous, les européens, nous devons y faire face, sans mesurer notre soutien, aux Ukrainiens, aux Moldaves, aux Géorgiens, aux Arméniens.
Ne pensez pas que Poutine se contenterait de reconquérir l’Ukraine et les autres pays que son armée occupe déjà partiellement.
Il veut reconstituer l’URSS avec ses anciens pays satellites.
Après les élections américaines de la fin de l’année, Poutine compte sur Trump, sur ses amis politiques ou même sur la division des démocrates pour abandonner l’Europe. Et il compte aussi profiter des dissensions entre les gouvernements européens et sur la remontée des nationalismes.
Alors, les européens doivent se mettre en ordre de bataille et accélérer l’adhésion des pays candidats à l’Union Européenne.
Plus que jamais, la Paneurope, c’est à dire le rassemblement de tous les peuples et de tous les Etats européens, est devenue une obligation vitale.
L’avenir de notre civilisation et de notre culture en dépend.
Vive la Macédoine, membre de l’Union Européenne !
Alain Terrenoire
Président de l’Union Paneuropéenne Internationale