Christophe-Alexandre Paillard
Haut fonctionnaire, maître de conférences à Sciences Po Paris, à l’IEP de Rennes et à l’Institut catholique de Paris, chercheur associé de l’Université Bernardo O’Higgins (UBO, Santiago, Chili), responsable du cours sur l’économie et la société brésilienne de l’École de guerre économique (EGE).
Publié par AREION 24.news
La France et ses alliés de l’OTAN, comme tous les grands pays consommateurs – émergents compris –, auront à résoudre une problématique énergétique multifacette. L’outil militaire ne peut être distingué de ces enjeux, car il est en fait le moyen de dernier ressort pour affronter les menaces futures du monde de l’énergie.
Le séminaire de travail et de réflexion organisé en novembre 2018 par le Centre d’excellence de sécurité énergétique de l’OTAN (ENSEC COE), basé à Vilnius en Lituanie, est venu nous rappeler toute l’importance pour la sécurité mondiale et les grands équilibres internationaux des questions d’énergie et d’environnement, et ce, pour trois raisons essentielles.
En tout premier lieu, l’énergie à bon marché reste indispensable au bon fonctionnement économique, social et politique de nos sociétés modernes. Les besoins en énergie ne cessent de croître, du fait de la volonté de nombreux États du monde d’accéder à des niveaux de développement comparables à ceux des pays les plus développés. Or, l’inadéquation probable entre l’offre mondiale d’énergie et la demande, sauf cas de rupture technologique ou sociétale imprévue, devrait contribuer à maintenir à un niveau élevé les prix de l’énergie dans les prochaines années. Ce phénomène de rareté, comme toujours dans un tel cas de figure, aura des conséquences stratégiques et militaires au niveau mondial. Définir une stratégie sur ces questions-là, pour la France et ses alliés, au sein de l’OTAN et parmi les pays liés à l’Alliance atlantique, comme l’Australie ou le Japon, doit leur permettre de réduire la pression géopolitique, en diversifiant leurs sources d’approvisionnement et leurs technologies afin de préserver leurs économies, leur stabilité sociale et leur sécurité.
Seconde raison, selon les estimations les plus fiables d’institutions comme l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), l’Institut français du pétrole et des énergies renouvelables (IFPEN) ou l’Energy Information Administration américaine (EIA), le mix énergétique mondial restera largement basé sur les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Elles devraient encore représenter 75 % des besoins énergétiques mondiaux à l’horizon 2035. Or, les énergies fossiles sont productrices de gaz à effet de serre et il est impératif de limiter ces émissions pour réduire l’impact des changements climatiques futurs sur les activités humaines. Sans politique volontariste, cette insécurité environnementale se transformera à terme en insécurité stratégique, en raison de ses conséquences sur les conditions de vie de millions d’individus et sur la disponibilité de ressources comme l’eau potable ou les terres arables. Dans un tel cadre, il est nécessaire d’agir en matière de sécurisation de nos approvisionnements énergétiques et de se prononcer plus clairement sur les moyens nécessaires pour mettre en œuvre un mix énergétique destiné à faire face à la menace de plus en plus réelle du réchauffement climatique. Les enjeux financiers considérables liés à ces questions de limitation des gaz à effet de serre donnent d’ailleurs une idée de l’ampleur de ce défi, des coûts qu’il représente pour nos sociétés et des problèmes d’acceptabilité sociale que constitue cet effort budgétaire pour les opinions publiques et les responsables politiques.
Enfin, dernière raison soulignant l’importance de ces enjeux, les tensions pour le contrôle des ressources énergétiques et la maîtrise des conséquences liées aux dégradations environnementales risquent de se maintenir à des niveaux élevés, en raison de l’importance des ressources fossiles, encore indispensables aux besoins énergétiques mondiaux pour les trente ans à venir, et de leur concentration dans des régions traditionnellement instables, comme le Moyen-Orient, ou peu favorables aux intérêts stratégiques de la France et de ses alliés, comme la Russie. L’absence d’alternative crédible massive aux sources d’énergie existantes, du moins à un horizon temporel connu, oblige donc la France et ses alliés à prendre en considération ce phénomène dans leurs réflexions de sécurité et à rester vigilants sur les évolutions présentes et futures des régions riches en matières premières.
Les pays membres de l’OTAN, et parmi eux la France, doivent disposer d’une démarche commune d’analyse sur ces questions, pour connaître ce que seront nos futures marges de manœuvre, de même que les risques et menaces qui pourraient nous frapper dans les deux prochaines décennies. Pour l’instant, et malgré l’importance prise sur le plan géopolitique par le dossier iranien, la question de la stabilité du Moyen-Orient n’est qu’un thème de sécurité parmi beaucoup d’autres pour les pays de l’OTAN. Ainsi, si le charbon ne présente pas actuellement un grand risque géopolitique pour l’équilibre des marchés mondiaux de l’énergie, il est par contre probable qu’à plus long terme, du fait de la localisation des principales réserves, pour un tiers en Chine, et des contraintes technologiques majeures autour de la captation du carbone, cette question de l’accessibilité à la ressource charbon représentera un enjeu de sécurité de première importance pour des pays, comme l’Inde ou la Chine, qui ne parviennent pas à s’en passer pour leurs besoins énergétiques.
Énergie et environnement, des thématiques sécuritaires clés pour l’OTAN
Il est évident que les contraintes internationales actuelles, couplées aux défis tels que les évolutions démographiques mondiales des 25 prochaines années (en 2030, il restera encore 1,4 milliard de personnes sans électricité) et à l’ampleur des défis technologiques nécessaires pour faire face à de tels besoins, mettent clairement l’énergie et les changements climatiques au centre des débats géopolitiques mondiaux les plus cruciaux.
Au vu de l’importance de ces sujets pour ses pays membres, ces questions ont fait l’objet d’une attention toute particulière au sein de l’Organisation depuis mars 2014, dans le contexte de la crise ukrainienne (1). Pour être moins dépendants du risque énergétique de nature géopolitique, ses États membres devraient théoriquement s’engager dans la voie d’une réduction de leur dépendance en diversifiant leur offre technologique et industrielle. Cette politique devrait s’articuler autour d’une production d’énergie à partir de sources primaires domestiques, par exemple en soutenant la relance du nucléaire civil ; du développement raisonné d’énergies renouvelables à grande échelle – l’éolien ou le solaire – sans pour autant succomber à une trop grande dépendance aux métaux critiques produits dans des pays à risque ; d’une plus grande diversification de l’offre géographique des pays de l’OTAN, par la signature d’accords avec le nombre le plus élevé possible de pays fournisseurs à travers le monde pour ne pas dépendre d’un partenaire unique, en particulier dans le secteur gazier et pour l’uranium ; d’un effort particulier pour la recherche et développement (R&D) dans le secteur énergétique, qui reste le seul moyen de garantir à plus long terme la réduction de la demande d’énergie et l’augmentation de l’offre de formes moins polluantes de production d’énergie que les énergies carbonées.
Cependant, dans les domaines de l’environnement et de l’énergie plus que dans tout autre, il existe un décalage immense entre notre actuelle capacité d’analyse des causes des menaces à venir et celle de la prise en compte de leurs effets. Pour des questions aux implications souvent planétaires, les prises de conscience et les réponses politiques sont parfois trop tardives et souvent dans un cadre exclusivement national. Or, s’il est vraisemblable que les pays développés membres de l’OTAN parviendront tôt ou tard à maîtriser leurs problèmes d’environnement, les pays émergents, et en particulier certains États comme l’Inde, la Chine [voir l’article de S. Matelly p. 61] ou l’Indonésie, connaissent des difficultés sérieuses pour concilier croissance économique et effort environnemental. Et ces difficultés sont appelées à durer, compte tenu de la pression démographique en Asie du Sud, des besoins liés à leur développement économique et de l’urbanisation rapide pour tous ces pays.
Pour répondre à ces défis, du point de vue industriel et technologique, les pays membres de l’OTAN et l’OTAN elle-même encouragent la diversification d’un mix énergétique, par exemple en ayant recours aux énergies renouvelables qui peuvent aussi intéresser le monde de la défense et la diversification de nos sources d’approvisionnement.
Du fait de ses atouts et de ses compétences, la France pourrait d’ailleurs jouer un rôle central dans la relance du nucléaire civil qui est à la fois un enjeu de développement et un enjeu de sécurité dimensionnant. La promotion de l’énergie électronucléaire doit toutefois respecter deux contraintes principales d’un point de vue géopolitique : évoluer vers des technologies et des procédés non proliférants (en particulier la maîtrise du cycle) ; répondre aux besoins en électricité et en eau de nombreux pays en développement, garanties de leur stabilité politique et de l’absence de conflits armés.
En effet, les ressources en eau ne sont pas uniformes sur la surface du globe. Neuf pays concentrent ainsi 60 % des ressources renouvelables en eau. Parmi ces neuf pays, on trouve le Brésil, la Russie, le Canada ou les États-Unis. Si l’on y adjoint les États membres de l’Union européenne, ces pays se partagent les deux tiers des ressources renouvelables de la planète. Or, la croissance démographique et les besoins économiques ont des incidences quantitatives et qualitatives sur la rareté régionale de l’eau (prélèvements domestiques, accroissement de la production alimentaire et des surfaces irriguées, utilisations industrielles). La terre aura huit milliards d’habitants en 2025. La croissance continue de la population pose donc la question de savoir comment disposer d’une énergie à bon marché pour produire de l’eau, par exemple par des systèmes de désalinisation. La multiplication des situations de pénurie, conséquence d’une intensification de la demande en eau et de la diminution de la disponibilité en eau douce, pourrait conduire à des guerres pour l’eau. Le nucléaire peut être une solution pour produire de l’eau potable en grande quantité et éviter de tels conflits.
Un mix énergétique mondial encore largement basé sur les énergies carbonées
Un nouveau choc global lié aux évolutions des marchés de l’énergie déstabiliserait les équilibres économiques des États membres de l’Alliance les plus confrontés à une lourde dégradation de leurs comptes publics depuis plusieurs décennies, à l’image de la France. La dépendance énergétique extérieure croissante des pays européens de l’OTAN, à l’exception de la Norvège, reste donc une source majeure de préoccupation pour leurs autorités politiques, en particulier pour le pétrole, mais aussi et surtout, de plus en plus, pour le gaz naturel, dont le poids global ne cesse de croître dans le mix énergétique mondial.
Consciente de l’importance et de la persistance des risques systémiques liés aux hydrocarbures, l’OTAN se concentre sur l’évaluation des risques et des menaces qui pèsent sur la sécurité d’approvisionnement en énergies carbonées qui restent une priorité pour l’Alliance, engagée dans une collecte d’information et d’analyse sur ces questions, comme ce fut rappelé au 26e sommet organisé à Bruxelles en juillet 2018 (2).
Mais l’OTAN doit surtout veiller physiquement, au travers des moyens militaires de ses États membres, à la protection des voies maritimes, des oléoducs, des infrastructures critiques (ports, raffineries, dépôts de carburant) (3) et des entreprises qui permettent d’assurer un approvisionnement sûr et régulier de ses États membres, par exemple celles qui sont en charge de la résilience et de la sécurité des réseaux électriques et de leurs opérateurs. La crise ukrainienne de 2015 et les attaques cyber sur les réseaux électriques de ce pays ont montré que ces enjeux étaient de toute première importance. Pour remplir ces obligations de sécurité liées à l’OTAN, un quart de l’activité des forces navales françaises est voué à la sécurisation de ces approvisionnements d’intérêt stratégique sur les voies maritimes mondiales, par où transitent 90 % des ressources pétrolières vendues sur les marchés mondiaux et une part croissante du gaz naturel, du fait de l’importance prise par le gaz vendu et transporté sous forme liquéfiée, par navire méthanier.
À l’heure du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, il n’est pas sans intérêt de rappeler quelques enseignements stratégiques liant voies d’approvisionnement, énergie et défense au cours de cette guerre. En effet, les Alliés ont pris un avantage décisif en contrôlant ces voies vers l’Europe et en développant, en particulier en France, un outil militaire mobile, basé sur les chars et l’aviation, qui permit la victoire finale en novembre 1918 sur le front occidental, grâce aux ressources en énergie (en fait, en pétrole) dont disposaient les pays alliés pour alimenter leur nouvel outil militaire. L’Allemagne s’en rappellera en 1939 lorsqu’elle mettra en place une stratégie militaire basée sur ce couple entre avions et chars pour écraser la Pologne, puis les pays du Bénélux et la France en mai/juin 1940.
Ces enseignements sont toujours valables aujourd’hui. L’OTAN accorde une place privilégiée à la mobilité ; ce qui n’est pas incompatible avec l’intégration croissante de technologies « vertes » dans les équipements militaires. En effet, elles ont pour objectif d’accroître l’autonomie des forces de l’OTAN lors d’opérations. Ainsi, en France, la Direction générale de l’Armement (DGA) du ministère français de la Défense a signé un contrat de recherche et de développement avec la PME DisaSolar le 12 juillet 2012, afin de développer des panneaux solaires flexibles capables de prendre la couleur de leur environnement pour des raisons de camouflage et ainsi d’accroître l’autonomie des forces lors d’opérations extérieures, par exemple en zone sahélienne, pour recharger les équipements dont ont besoin les troupes sur le terrain, sans recourir aux chaînes logistiques traditionnelles en carburant ou en générateur. Dans cet exemple, le besoin capacitaire rejoint donc l’efficacité énergétique pour assurer une plus grande mobilité des forces sur le terrain.
Dégradation de l’environnement mondial et conséquences sur l’activité de l’OTAN
Après la COP24 organisée en décembre 2018 par la Pologne, le constat de la dégradation de l’environnement mondial prend d’autant plus d’importance qu’il va de pair avec d’autres phénomènes touchant à la stabilité des États à plus long terme. On peut citer la déforestation (18 millions d’hectares disparaissent chaque année dans le monde), la désertification (elle touche un sixième de la population mondiale), la réduction de la biodiversité (20 à 30 % des espèces sont menacées) ou la chute des ressources naturelles, comme la réduction des produits de la pêche ou la limitation de la quantité d’eau potable disponible à travers le monde. Ce sont des enjeux qui touchent directement à la stabilité économique et sociale des États comme à leur sécurité.
L’OTAN a essayé de définir ce que pourrait être une politique de sécurité environnementale pour ses États membres (4), même si ces derniers adoptent des stratégies qui tiennent d’abord compte de leurs seuls intérêts nationaux. En effet, ils ne s’accordent que rarement sur des positions communes du fait de l’ampleur des sacrifices à consentir à l’heure où de nouveaux équilibres financiers doivent être trouvés, et de l’existence de politiques énergétiques déconnectées des enjeux de sécurité du bloc nord-atlantique.
Afin de limiter l’impact des équipements militaires sur l’environnement, l’OTAN, par l’intermédiaire de son programme pour la science SPS (Science for Peace and Security), soutient le centre d’excellence de Vilnius dans l’organisation d’activités destinées à promouvoir des solutions énergétiques novatrices pour les applications militaires (5). L’OTAN a d’ailleurs progressé dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des forces armées qui sont mises à sa disposition, notamment avec l’adoption, en février 2014, par le Conseil de l’Atlantique Nord, d’un concept baptisé « Cadre pour la défense verte ».
Plus concrètement, l’OTAN a développé ces dernières années des programmes « verts », comme la création d’un camp expérimental au Canada en septembre 2018 (6). Par l’intermédiaire de sa section de sécurité énergétique, l’OTAN a mis sur pied toute une série d’initiatives dites de « défense intelligente », par exemple l’équipe « Énergie intelligente » (SENT) (7), chargée d’aider l’Alliance dans ses projets multinationaux axés sur la réduction de la consommation de carburant et d’électricité, et les différents projets Smart Energy lancés depuis 2011 afin de favoriser le partage des connaissances et d’éprouver l’intérêt de ces recherches (8).
Trois craintes majeures occupent aujourd’hui les réflexions stratégiques sur l’énergie et l’environnement, à l’OTAN et ailleurs. À court terme, la crainte d’un conflit dans une grande région de production, par exemple au Moyen-Orient, qui bouleverserait les équilibres des marchés de l’énergie dans un monde toujours impacté par la grave crise économique commencée en 2008. À moyen terme, l’émergence d’une véritable guerre froide, qui pourrait devenir plus chaude, entre les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN d’une part, et certains pays émergents, en particulier la Chine, d’autre part, fait peser un risque de conflit plus général sur le monde. Les sources d’approvisionnement en énergie et un environnement dégradé pourraient en être les éléments déclencheurs. Enfin, à plus long terme, l’absence de solution technologique évidente permettant de limiter les aléas des changements climatiques et de répondre aux besoins croissants en énergie de la population mondiale reste une priorité pour tous, y compris pour l’OTAN. Ces trois sujets ont largement de quoi occuper les réflexions stratégiques de l’Alliance pour les prochaines années de ce XXIe siècle.
Notes
(2) Voir la déclaration du sommet de l’OTAN de Bruxelles des 11/12 juillet 2018 en son point 78 (https://www.nato.int/cps/en/natohq/official_texts_156624.htm).
(3) Voir sur ces sujets de protection des infrastructures critiques les études réalisées par le Centre d’excellence de Vilnius (https://www.enseccoe.org/en/studies-and-publications/225/journals/nato-ensec-coe-studies-and-research-40).
(4) Voir les engagements pris par l’OTAN en matière de sécurité environnementale (https://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_91048.htm#).
(5) Voir pourquoi ces questions comptent pour l’OTAN (http://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/pdf_publications/20111026_Energy_Security_FR.pdf).
(6) https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_158964.htm
(7) Voir les programmes « Smart Energy » sur le site de l’OTAN (http://www.natolibguides.info/smartenergy).
(8) Voir notamment l’exercice réalisé en Hongrie en juin 2015 (https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/pdf_2017_08/20170808_Smart-Energy-Ex-Capable-Logistician2015.pdf).
Légende de la photo en première page : Des officiers issus des armées des différents pays membres de l’OTAN sont réunis à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Sommet de l’OTAN à Bruxelles, en juillet 2018. L’instabilité des régions productrices, les menaces sur les voies d’approvisionnement, ainsi que l’évolution des intérêts géoéconomiques de plusieurs pays (notamment la Chine et l’Inde), combinées aux difficultés liées au réchauffement climatique et à la croissance de la demande énergétique mondiale font que la garantie de la sécurité énergétique est un enjeu géostratégique majeur pour l’Alliance atlantique. (© NATO)