Lettre aux Pan Européens

Chers amis Paneuropéens,

Depuis notre Assemblée Générale de février 2020 à Strasbourg, nous avons collectivement traversé une période extraordinairement douloureuse.

Partie de la Chine, la pandémie du Covid 19 s’est répandue dans le monde entier.

Toute l’Europe en a été victime, avec de graves et durables conséquences humaines, sanitaires, sociales et économiques.Sans politique de santé européenne, cette pandémie a été traitée par les gouvernements de l’UE, et continue de l’être, dans la diversité, souvent contradictoire, des politiques nationales.

 C’est une tragédie pour tous les européens et, demain, l’Europe ne sera plus celle du passé.
Nous, les Paneuropéens, fidèles disciples de Richard Coudenhove-Kalergi et de Otto de Habsbourg, nous devons être les pionniers de l’Europe du futur.

L’Europe d’aujourd’hui, fondée il y a 63 ans par le Traité de Rome, a beaucoup progressé, mais, pour l’essentiel, avec le même fonctionnement institutionnel.
Et, d’expérience, nous les Paneuropéens, nous savons maintenant qu’aucun peuple de l’Europe ne veut voir disparaître sa nation, forgée par son histoire et par sa culture.Comme aucun peuple n’est disposé à quitter l’Union, comme l’ont fait les Britanniques, même ceux qui, lors des élections internes, manifestent leurs préférences nationales au détriment de l’application de certaines règles communes.
La pandémie a révélé nos faiblesses et notre dépendance à des fournisseurs extérieurs, principalement chinois, pour la fabrication des matériels et des médicaments, indispensables à notre santé.
Nous sommes, également, devenus dépendants des sociétés américaines et chinoises, dans l’usage des technologies de communication et du commerce électronique.
Malgré les déclarations du président Trump sur la pérennité incertaine de l’engagement militaire américain en Europe, la plupart des pays européens, membres de l’OTAN, persistent à faire confiance à cette seule organisation pour assurer la sécurité de leurs frontières et l’intégrité de leurs territoires.
Pourtant, la politique du précédent président démocrate devrait faire réfléchir ceux qui croient au retour des garanties du passé, après les élections américaines de novembre 2020.
A la santé et à la sécurité des européens s’ajoutent d’autres dépendances, notamment alimentaires, bien que l’Union Européenne pourrait être aussi dans ce domaine auto-suffisante.
Face à la confrontation sino-américaine, qui progresse et qui s’aggrave, l’Europe risque d’en être la victime, si elle n’est pas en mesure de s’en protéger.
Cette dépendance de l’Europe au monde extérieur n’est pas inévitable.
Nous pouvons déjà nous réjouir des décisions économiques et financières prises en juillet dernier par les 27 gouvernements de l’Union Européenne. Et, il est indispensable et urgent qu’ils continuent sur ce chemin de l’initiative et de la solidarité.

L’Union Européenne, elle-même, en particulier les pays baltes, sont sous la menace du président russe, nostalgique de l’impérialisme stalinien. De surcroît, le président Poutine continue de vouloir faire éliminer physiquement ses opposants politiques, comme il s’est imposé par la force des armes en Géorgie, en Ukraine et qu’il soutient le président autocrate de Biélorussie, non démocratiquement réélu.
L’instabilité permanente et conflictuelle du Proche Orient est également un risque pour la paix dans notre voisinage.
Mais le plus grave, dans l’immédiat, est l’attitude conquérante d’Ankara en Méditerranée orientale, où la politique néo ottomane d’Erdogan est une atteinte à la souveraineté d’Etats membres de l’UE. Comme, il veut aussi installer l’influence de la Turquie dans plusieurs pays de l’Europe du Sud-Est.
Il est devenu clair que ni la Chine par « la route de la soie » et son emprise sur nos économies stratégiques, ni la Russie et la Turquie, à travers leurs ingérences politiques, militaires et religieuses, ne sont favorables à l’indépendance de l’Europe.
Pas plus que ne l’est le complexe militaro industriel et technologique d’outre Atlantique.
Enfin, en Afrique, le terrorisme islamique, la progression démographique et l’instabilité politique ne font qu’encourager et progresser les migrations vers l’Europe, toujours incapable de faire appliquer et respecter une politique commune et restrictive, face à une immigration anarchique.

Pourtant, l’union de l’Europe et de tous ses peuples reste sa seule chance de préserver les valeurs ancestrales de notre civilisation.
Pour cela, il nous revient comme Paneuropéens de nous placer aux avant-postes d’une Europe vraiment indépendante et solidaire.
En toute confiance, chers amis Paneuropéens, quelles que soient les circonstances que nous pourrions connaître, je serai avec vous dans ce combat pacifique et exaltant.

 Alain Terrenoire

Président de l’Union Paneuropéenne Internationale

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Un commentaire

  1. Je suis à 100 % d’accord avec la lettre de notre président Alain Terrenoire. Concernant l’extérieur de l’UE, il a bien identifié ceux qui s’opposent à l’UE, concernant l’intérieur de l’UE, je pense maintenant que les nations sont incontournables et que l’avenir de l’Europe dépend avant tout de la réponse à la question « que pouvons-nous faire ensemble ? » et non « que faites-vous chez vous ? ». Une Europe indépendante et solidaire, c’est le slogan pertinent pour développer notre action. Merci Alain !
    Alain-Pierre Merger (Aix-en-Provence)

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