Tryptique 1 : Resistance

Une  souveraineté  visitée  à redéfinir

la souveraineté semble ne pas être une notion uniforme. Elle oppose ceux qui la voient comme une ouverture à ceux qui la voient comme une fermeture tant au niveau politique national qu’européen
Les sciences politiques la définissent souvent comme la capacité à atteindre son objectif ou à imposer sa volonté.

la souveraineté peut être définie comme une autorité suprême, n’ayant au-dessus d’elle aucune autre autorité. C’est  en ce sens que le terme est employé par les populistes europhobes lorsqu’ils appellent à un retour de la souveraineté nationale dont l’Union européenne aurait privé leur Etat.

la souveraineté semble entendue comme une liberté qui consiste à n’être pas (ou plus) forcée de faire ce que les autres veulent que l’on fasse.

Vision d’ une souveraineté défensive, vue comme un moyen de se protéger des menaces extérieures,

 Vision d’une souveraineté offensive d’un moyen d’attirer les avantages de l’extérieur en transférant certaines compétences à l’échelle supranationale pour mieux rendre visible et défendre les intérêts et les atouts de chacun sur la scène internationale, en mettant en commun ces derniers.

D’une part, d’anciens Etats dominants tels que la France ou le Royaume-Uni toujours attachés à certains attributs de souveraineté

De l’autre des pays de taille moindre, plus tournés vers la volonté de tirer avantage de la coopération.

au XXIe siècle  la mondialisation entraîne une interdépendance croissante entre les Etats sur différents plans, et dans un nombre croissant de sphères de pouvoir.

Exemple la défense ,plus vue en terme de coopération que de l’exclusive d’un état

La souveraineté est aussi une question de capacité qui varie selon la richesse, la taille ou la situation géographique.

Existe t’il une souveraineté nationale totale face à des problèmes globaux tels que le terrorisme ou le réchauffement climatique ?

la souveraineté pose donc la question de la subsidiarité,
Et les populistes de réver d’une illusion de souveraineté idéalisée ….

A l’heure où s’affirment de grands Etats tels que la Chine, les Etats-Unis, la Russie seul un groupe régional comme l’Union européenne peut faire le poids.

Une interdépendance où la coopération devient essentielle dans des domaines tels que l’économie, la défense ou le climat, on peut parler de  souveraineté multi-niveaux dans lequel les Etats sont souverains à des degrés différents et dans des domaines différents.

Une politique de puissance revisitée par une redéfinition des enjeux de la souveraineté

la compétition internationale s’intensifie dans de nombreux domaines avec une hausse des dépenses militaires hors de l’Europe.

La politique de puissance de la Chine , des USA , de la Russie  projette ce pouvoir via de nombreux outils dont la puissance militaire.

 Et des  sanctions économiques, ne suffisent pas à contrer la menace militaire.

Le volet économique est un volet d’une réponse multiple face aux menaces extérieures

 L’Union doit relever ce défi et mener une politique de puissance non plus réactive mais proactive dans un monde dont on ne peut rejeter la polarisation.

L’Union doit répondre aux préoccupations des citoyens européens

Certains pensent que l’Union européenne intervient trop, en même temps qu’elle restreint la souveraineté des Etats dont ils supposent que ces Etats seraient plus à même de résoudre les problèmes.

D’autres pensent que l’Union n’intervient pas assez , exemples de l’incapacité de résoudre des problèmes de grande ampleur comme  le covid ou la crise migratoire.

Ils  veulent une Europe plus efficace.

 Dans l’Europe du XXIe siècle, constituée majoritairement de petits et de moyens Etats, l’Union européenne doit faire des efforts pour s’affirmer comme la réponse la plus crédible aux défis que sont les questions globales et l’articulation de plusieurs niveaux de souveraineté.

l’Europe est entrée dans un moment gaullien qui valide l’idée de souveraineté européenne

De Gaulle a été le premier à avoir vu que l’avenir du continent résidait dans son autonomie politique, que les règles de la compétition mondiale font que les alliances ne sont pas éternelles et que les rivaux sont toujours aux aguets  surtout lorsqu’on baisse sa garde.

L’Europe est bel et bien confrontée à un moment gaullien.

Être gaullien, c’est  vivre avec l’idée que l’Europe ne pourra survivre que si elle a conscience de ses intérêts, que si elle est prête à les défendre seule.

 Or la réalité du monde aujourd’hui va dans le sens de cette analyse.

Pour la première fois depuis 1945, les États-Unis par exemple considèrent que leurs alliés européens sont au mieux des concurrents, au pire des fardeaux.

L’Europe découvre donc les contraintes de la realpolitik  et la difficulté de s’y soustraire.

Dans cette nouvelle donne, c’est l’Allemagne qui est la plus vulnérable. Prisonnière de son histoire, elle refuse toujours la puissance militaire, récuse des interventions extérieures et surestime les bénéfices de dialogues interminables avec des partenaires qui ne sont là que pour gagner du temps. Elle avait cru que la protection américaine serait éternelle, que l’agressivité russe pouvait être canalisée par l’interdépendance gazière, et que l’industrie allemande était assez forte pour ne pas avoir à craindre quoi que ce soit de la Chine.

 L’Allemagne vivait avec l’illusion que son modèle économique la protégerait, tout en lui permettant de dominer économiquement le continent.

La France  a compris depuis longtemps que dans un jeu mondial où les puissances ne se faisaient guère de cadeau, le point d’équilibre entre l’indépendance des nations européennes et leur interdépendance nécessaire passait par la mise en place d’une souveraineté européenne. La souveraineté européenne, c’est le moyen pour chaque nation de récupérer collectivement de la souveraineté en le partageant.

Le plus puissant et le plus ancien des instruments de la souveraineté européenne est la politique commerciale.

Séparés, nous sommes marginalisés.

Coalisés, nous sommes respectés.

l’Europe résiste commercialement

.Aux tarifs sur l’acier, elle a répondu par des rétorsions équivalentes. Sans politique commerciale commune, l’Allemagne aurait déjà mis un genou à terre car c’est à l’évidence à l’Allemagne que Donald Trump s’en prend prioritairement.

l’Allemagne est une grande puissance commerciale. c’est aussi une puissance vulnérable au chantage stratégique de Washington.

Face à la Chine, la souveraineté européenne commence elle aussi à prendre forme. Pour la première fois, l’Europe vient de se doter d’un instrument de contrôle des investissements étrangers qui se surajoute aux dispositifs nationaux existants. Il s’agit d’éviter que la Chine dépouille l’Europe de ses pépites industrielles ou qu’elle en vienne à prendre le contrôle de ses infrastructures comme elle a commencé à le faire en Grèce , dans l’Europe du sud est et au Portugal.

Le fait majeur est que les grandes nations européennes sont aujourd’hui beaucoup plus conscientes du danger chinois qu’il y a de cela quelques années elles  accentuent leur pression sur Pékin en vue de plus de réciprocité

 Les deux chantiers prioritaires de la puissance européenne doivent désormais porter sur la défense et la zone euro.

Un plus grand partage des risques entre les Etats membres de la zone euro, est une notion qui évolue ,conséquence du covid

Tant que l’Allemagne n’aura pas définitivement admis que la réforme de son modèle économique est une condition essentielle à l’affirmation politique de l’Europe dans le monde, les progrès resteront limités.

Pour la première fois depuis 1945, l’Europe découvre sa solitude stratégique dans un monde où la force brute veut balayer devant elle les débris de la norme.


Les principes d’organisation de l’Union sont la négociation, le compromis, l’intégration basée sur le pluralisme 

Le pluralisme permet de donner une voix égale à chacune de ces minorités.

Comment organiser des transferts de souveraineté, pour répondre de manière pratique à des besoins tels que le respect de la conscience de la terre , les besoins d’ecosystèmes économiques  stratégiques (alimentaire,santé,…) , la nécessité de défendre les européens efficacement sur la base d’intérêts communs et de valeurs partagées. ?

Ces transferts ne s’imposent pas aux Etats, ils sont basés sur les traités et sur l’adhésion de ces Etats,

L’Union, pour répondre aux défis extérieurs, doit s’appuyer sur une organisation intérieure avec  une meilleure intégration entre fédéral, national, régional et local en exploitant au mieux les compétences de chaque échelon

 l’Union  européenne doit se donner les moyens de répondre aux problèmes endogènes mais surtout exogènes dans un environnement globalisé où les « petites nations » ne sont pas à même de résoudre des problèmes qui les dépassent, exemple de la gestion des flux migratoires

La souveraineté de l’UE semble se définir en  la capacité à résister aux pressions extérieures, c’est-à-dire à ne pas souffrir des conséquences négatives de la mondialisation,

l’Union européenne a l’avantage d’être un cadre permettant à ses membres de se protéger des dangers extérieurs par sa puissance normative et diplomatique, tout en permettant d’attirer les avantages extérieurs grâce à sa puissance économique et commerciale notamment, ce qu’aucun Etat ne peut faire seul.

Mais l’Union européenne ne joue pas entièrement son rôle international.

L’Union est souvent absente des négociations politiques et géopolitiques, qui prennent la forme d’une sorte de dialogue exclusif entre de grands Etats, tels que les Etats-Unis ou la Russie, ou même l’Allemagne et la France,


La politique étrangère européenne est composée de la politique de ses Etats membres, qui ont des intérêts et des expériences différents Dans certains domaines les petits et les moyens Etats ont des intérêts très forts à faire valoir et jouent un rôle fondamental.

La politique étrangère de l’UE est inaudible parce que les Etats sont bien souvent opposés à l’idée de céder leur pouvoir au niveau européen.

L’Europe se serait construite en tournant le dos à la puissance

L’Europe est déjà un acteur majeur ,elle a une véritable puissance internationale, mais elle a besoin de se rassurer en interne , de le faire savoir en externe, et de l’affirmer

La politique étrangère de l’Union est considérée comme détentrice d’avantages indéniables par rapport aux Etats en ce qui concerne certaines crises et situations.

l’Union a été une pionnière dans le domaine de l’environnement et du changement climatique,il lui faut  s’engager plus profondément dans le domaine de la sécurité et de la défense.

L’avènement d’une armée européenne est actuellement irréaliste

peut ètre rendre effective une force de gestion de crises

peut ètre rendre effectif une indépendance dans les armements du futur

Quel rôle , quelle position  à donner à l’Union au sein de la communauté internationale ?
Quelle est la définition d’intérêts communs clairs pour l’Union ?

l’Union doit plus clairement définir ses intérêts et les menaces extérieures existantes pour être en mesure de se défendre et de s’affirmer comme une réelle puissance internationale et se positionner par rapport à des puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie

établir  les priorités en matière de politique étrangère,

 requérir de la flexibilité pour exécuter des politiques communes, sans accepter le modèle d’Europe à géométrie variable auquel les Etats ne seraient pas favorables.

 Si les Etats-Unis sont la dernière superpuissance, cela ne durera pas éternellement et l’Union doit jouer un rôle dans la gestion de cette transition.

L’Union doit dès maintenant se poser la question de ce que sont la souveraineté et la puissance européennes au regard des autres acteurs économiques, diplomatiques et stratégiques. Elle doit s’affirmer au niveau militaire comme une force de gestion de crise capable d’intervenir sur le terrain et de s’affirmer entre les cadres traditionnels de la défense européenne que sont l’OTAN et les Etats. Elle doit aussi s’imposer au niveau diplomatique

Elle doit  s’imposer  sur le droit et la réglementation de la mondialisation

Elle doit ètre une Europe qui protège, qui s’ouvre  tout en restant ferme et en s’assurant de la réciprocité des accords conclus, du respect et de la promotion des valeurs et des intérêts qui fondent l’Union européenne.




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